Les Brumes de Beacon Hills - Forum avec 3 temporalités +18

1850. Deux routes principales qui se croisent, un saloon qui abrite aussi un lupanar, une église, une école un peu à l'écart et une vingtaine de bâtisses, voici la bourgade de Beacon Hills au temps du Far West. Autour : des fermes, quelques ranchs. Le territoire est vaste et sauvage. Voleurs de bétail, chasseur de primes, chercheurs d’or, despérados : une faune à la gâchette facile qui tracasse souvent le shérif Stilinski se mêle aux honnêtes gens qui tentent de construire un avenir prospère. La ville n'a que 5 ans.

La première caravane de colons avait été devancée d’une vingtaine d’années par un clan bien étrange, celui des Hale. Tandis que les colons sont en luttes incessantes avec les Indiens de la région, le ranch Hale vit en harmonie avec le peuple natif : les Kawaiisu. Il se murmure sur les bancs de l’église qu’il se passe des choses pas chrétiennes entre les Hale et les Kawaiisu. De fait, le ranch Hale emploie beaucoup de métamorphes attirés par le Nemeton. Les Kawaiisu, par leur culture, connaissent les secrets de la nature. Leurs Chamans accompagnent les loups-garous depuis leur installation. Les deux clans s’accordent sur l’élevage des chevaux et la capture des mustangs sauvages. Les Hale sont aussi éleveurs de bétails.

L’afflux maigre, mais constant de prospecteurs, de fermiers et d'éleveurs rêvant de devenir propriétaires et autres honnêtes gens en mal de liberté ou de gredins fuyant la loi maintiennent Beacon Hills à la taille d’une bourgade.

Cet afflux serait décuplé par l'arrivée du train. La nouvelle est tombée depuis peu quand des géomètres sont venus faire des relevés topographiques. L’arrivée du chemin de fer : une aubaine pour les colons, mal vue par les Kawaiisu et tous ceux qui verraient leurs terrains coupés en deux. Une autre ville plus au sud se bat pour accueillir le cheval de fer. Pour ou contre l’arrivée de la Union Pacific, la question divise les habitants.

Rivalités, sabotages, duels, la vie est mouvementée à Beacon Hills en 1850. Le sens que prennent les voies poserait Beacon Hills en passage obligé.

Cartographie des lieux & personnages joués ★

Le 1er janvier 2020, Beacon Hills se réveille en plein cauchemar ou plutôt dans le noir : panne générale d'électricité. Rien ne fonctionne, de la télévision aux téléphones. La population ne s’inquiète pas trop, la cervelle embrumée par le réveillon du jour de l’an.

Une semaine passe, l’électricité est revenue là où la sécurité civile installe des groupes électrogènes comme à l’hôpital, au centre commercial (la partie alimentaire) et au lycée où se regroupe une partie de la population qui n’a plus de chauffage. L’entraide permet à chacun de ne manquer de rien. Un message du gouvernement, relayé par le shérif, se veut rassurant, parlant de panne technologique et dément toute attaque militaire étrangère.

Trois semaines après le black-out, le supermarché est surveillé jour et nuit par la police pour refouler les pillards. Un rationnement est mis en place. Des incidents surviennent ici et là : casses, pillages et vols. Les premiers morts par arme à feu sont à déplorer. Chacun se retranche chez soi, l’entraide existe encore, mais seulement en cas d'échange équitable ou entre amis très proche.

1er février 2020, l’électricité est revenue partiellement, mais ne fonctionne que quelques heures par jour pendant lesquelles chacun s’applique à écouter les informations sur les télévisions ou sur le net. Beaucoup de sites sont indisponibles. La loi martiale a été instaurée et, avec elle, un couvre-feu. Une rumeur commence à courir sur une étrange maladie. L’information vient d’une famille qui a fui Sacramento. Beacon Hills n’est pas touché. Pas encore.

29 février 2020, c’est une année bissextile. Mais la seule chose que la population remarque est que la police a ordre de tirer à vue après le couvre-feu depuis que ceux venus de Sacramento sont devenus comme possédés. Il est difficile de comprendre ce qui a pu se passer. Le black-out serait la conséquence d’une éruption solaire inouïe et majeure. Des pessimistes affirment que c’est ce qui a décimé les dinosaures et que c’est à notre tour. Seulement quand on regroupe les informations, ce n’est pas du soleil qu’il faut s’inquiéter ni de ses perturbations magnétiques, mais des causes qui ont retardé la remise en fonctionnement des centrales de productions d’électricité. À plusieurs endroits de la planète, dans des laboratoires militaires ultras secrets, une concurrence faisait rage concernant un rétro virus. Il semblerait que l’éruption solaire qui a atteint la terre ait transmuté le virus, donnant vie à ce qui n’existait que dans les films : les zombies ou morts-vivants. Les personnes infectées meurent rapidement de fortes fièvres et de saignements par les orifices naturels. Le virus qui se propage dans leur organisme prend les commandes du corps avec un seul but : proliférer.

31 mars 2020, la moitié de la population mondiale a succombé au virus. Beacon Hills n'échappe pas au malheur, mais possède un atout avec ses surnaturels efficaces dans l'élimination des morts qui marchent. Poussé par la population, le Sheriff Stilinski fait bloquer les routes qui mènent à la ville. C’est le commencement de la construction d’une gigantesque palissade pour protéger Beacon Hills.

15 septembre 2020, l’humanité n’existe plus que dans quelques sanctuaires comme Beacon Hills. Les lumières sur la terre se sont éteintes. Le carburant est rationné, on réapprend à vivre sans la technologie. La première palissade de protection est terminée. La construction d'une seconde débute pour englober les quartiers résidentiels, plus vivables que les immeubles du centre-ville et créer des jardins potagers.

1er janvier 2022, Beacon Hills est protégé du reste du monde par deux grandes palissades. La population s’est organisée. Une milice patrouille jour et nuit contrôlant ce qui tient maintenant lieu de frontière contre le monde hostile. Des excursions sont faites le jour à l'extérieur des barrières pour aller récupérer de l’essence et tout ce qui peut manquer. La cohabitation ne se fait pas sans heurts, surtout depuis que l'existence des métamorphes, leur force et leur immunité au virus sont connues de tous.

Le 1er janvier 2023, Pierre Argent est élu maire de Beacon Hills après que l’ancien maire ait pensé pouvoir utiliser son mandat à son avantage. Dans un monde de survie, les privilèges des cols blancs tombent. Pour éviter une guerre civile qui n’aurait pour conséquence que d’accélérer l’extinction des hommes, un nouveau modèle de société est créé. Le Sheriff est responsable de la sécurité des citoyens et le nouveau maire gère la nouvelle infrastructure de la ville. Il informe la population via des bulletins accrochés sur le panneau d'information de la mairie, juste à côté de la boîte à idées.

Le 1er mai 2023, Pierre Argent édite une loi qui interdit les morsures par un loup alpha. Beaucoup voulaient devenir un lycan, ne se rendant pas compte des conséquences d'une transformation de masse. Pour les responsables de la ville, l'enjeu est de préserver la race humaine.

Depuis le 1er juillet 2023, Pierre Argent tient le registre du capital de crédits de chacun. Tout le monde commence avec un solde de zéro. Ce registre permet de comptabiliser les échanges entre les habitants qui sont centralisés au magasin central. Les gens offrent denrées, heures de travail en échange de leurs besoins. En théorie, chaque transaction doit passer par le magasin central, ou à minima par Pierre Argent pour être comptabilisée et assurée que chacun a potentiellement accès à tous les services. Mais, les gens finissent par faire affaire entre eux, le Shérif et Pierre Argent n’ont pas les moyens humains pour stopper cela. La communauté est devenue trop petite pour ce genre de répression. Par contre, le marché noir (biens issus de vols) est puni de bannissement.

Le 17 mars 2025, le Sheriff meurt lors de l’attaque d’une des bandes de pillards qui sévissent dans le pays ravagé. La tribu des Kawaiisu aide dans ce combat qui fait de nombreux morts. Personne ne semble faire l’unanimité pour reprendre le poste de Sheriff, et ceux qui sont pressentis (*) déclinent l’offre. Pierre Argent devient de fait le seul responsable de la ville.
(*) : On pense aux flics présents en 2020, et pour ne pas préjuger de leur jeu. Le poste de Sheriff reste vacant, au cas où cela intéresse.

Le 1er janvier 2026, Le périmètre de la troisième barrière est en cours d’achèvement. Faute de signes d’un quelconque gouvernement américain encore en place, Pierre Argent est institué Gouverneur de la province de Beacon Hills. Les lois de la nouvelle Province sont listées ICI. Suite à un afflux massif de personnes et à l’impossibilité de pouvoir nourrir tout le monde, le Gouverneur prend la décision de fermer la ville aux étrangers. La province refuse l’installation des étrangers, c'est-à-dire ceux qui n’habitaient pas la ville au moment de l’épidémie. Sont acceptés les membres proches des citoyens originaux : parents, enfants, fratrie et conjoint. En effet, Beacon Hills attire plus de monde que le territoire peut nourrir. Le transit est admis pour les échanges commerciaux et limité à une semaine.


1er janvier 2030, 10 ans sont passés depuis la terrible catastrophe. Beacon Hills a changé de visage. L’essence étant introuvable, les voitures rouillent sur place. Internet appartient au passé, seules quelques radios de la police subsistent et permettent de communiquer avec ceux qui se risquent en dehors de la colonie. Mais les batteries tiennent de moins en moins... Les immeubles ont été désertés, car il est impossible d’y avoir de l’eau courante ni de faire du feu. La population de la ville a été divisée par six. Ceux qui sont partis pour ramener leur famille dans ce havre de survie ne sont, pour la plupart, jamais revenus.

La démocratie se décline comme un gouvernement fédéral avec un conseil qui réunit des citoyens représentatifs de leur localisation, des différents corps de métier et d'autres critères qui permettent d'avoir tous les points de vue représentés. Toutefois, pour des raisons d'efficacité, le gouverneur de la ville peut dicter une action sans l'approbation majoritaire du conseil. Il lui faut la majorité plus une voix pour adopter une nouvelle loi ou en modifier une.

C'est toujours Pierre Argent qui est gouverneur. Les gens ont vite réalisé que le poste est une charge écrasante et qu'elle n'apporte aucun bénéfice à celui qui en est le garant.

Une loi fondamentale : Chaque habitant de plus de seize ans doit une semaine de travail d'intérêt collectif par mois. Cela permet d'entretenir les palissades, le réseau d'irrigation et toutes les infrastructures qui servent à la communauté. En sont exemptés : ceux qui travaillent à temps plein pour la communauté (gardes, enseignant, médecins, etc.) Ces emplois sont aussi réservés aux personnes faibles ou isolées.

Le centre commercial est devenu le magasin général complètement grillagé où chacun a le droit de faire des achats en échange des crédits gagnés avec ses heures de travail d’intérêt général obligatoire. Le système économique est expliqué ICI.

La première palissade est devenue quasi infranchissable en cas de danger. Il y a quatre points d’entrée surveillés nuit et jour. Ils sont souvent réduits à deux, faute de gardes disponibles. La majorité des gens se sont installés entre l’enceinte qui ferme le centre de Beacon Hills et la deuxième palissade pour être proche de la terre qu’ils se sont mis à cultiver. Une troisième barrière étend le territoire de Beacon Hills des forêts, au territoire indien des Kawaiisu, à la route qui mène à l’océan.

Les morts-vivants se sont raréfiés à l'intérieur de la troisième enceinte. Mais celle-ci est trop vaste pour être correctement entretenue. Les cadavres ambulants ont une mauvaise vue, ils sont lents, mais sont très sensibles au bruit. Ils sont dangereux surtout de nuit quand on ne les voit pas venir, ou quand ils sont nombreux. Autre danger : les pillards et les bandes sanguinaires qui écument le pays, avec en plus, le risque de propager le virus. Beacon Hills survit dans un monde à la frontière de Walking dead et de Mad Max.

Ceux qui exploitent les terres n’ont droit de conserver que ce qui est nécessaire à leur consommation personnelle et pour faire tourner leur ferme. Ils doivent vendre leur excédentaire au magasin central. Ceci afin de pérenniser une redistribution équitable avec ceux dont les métiers ne laissent pas de temps suffisant pour cultiver de quoi manger. Paysans et éleveurs sont donc les moins à plaindre de la communauté. Chacun a dû se reconvertir vers des activités utiles, apprendre des métiers dédaignés il y a seulement dix ans. La bibliothèque est redevenue le temple du savoir : les tutos sur le net croupissent sur les disques durs hors d'usage.

L’existence des surnaturels n'est plus un secret. Mais les jalousies se sont calmées, car plus forts et résistants au virus, les surnaturels sont en première ligne lors des attaques, qu'elle quelle soient.